J’ai réalisé ce tutoriel il y a quelques temps. Je l’avais d’ailleurs déjà posté sur l’ancienne version de ce site, mais je le propose tout de même de nouveau suite à la demande d’un ami. J’ai perdu les images d’origines utilisées pour ce tuto, et je n’ai pas le temps de recommencer en ce moment, je m’excuse donc si elles vous paraîssent trop petites.

Vous venez de réaliser un croquis dont vous êtes fier et vous aimeriez bien pouvoir l’exploiter sur votre ordinateur afin d’en faire un logo ou un avatar. Malheureusement, votre dessin est pas mal griffoné, et vous aimeriez ne récupérer que le contour de votre personnage afin de pouvoir le modifier à votre guise à partir de votre pc. (Nous utiliserons les logiciels GIMP et Inkscape).

En gros, vous aimeriez passer de cela : croquis01.jpg à ceci : croquis02.jpg L’exemple que j’utilise est l’un des croquis que j’ai réalisé pour mon futur jeu php « Thulé ». Il s’agit du familier qui accompagnera le joueur dans ses aventures... Pour faciliter le travail, il est important de poser les formes principales du croquis papier au crayon de couleur clair (on utilise souvent du bleu). Sur mon exemple, vous pouvez voir que j’ai utilisé un pourpre un peu trop foncé et que j’ai considérablement appuyé dessus... Ce n’est pas très bien car ça rend les étapes suivantes un peu plus difficiles et lentes, mais j’ai pris un scénario catastrophe pour mieux montrer l’efficacité de la démarche.

Comme vous pouvez le voir, j’ai un style de dessin qui est très sale : j’appuie beaucoup sur mon crayon, mon trait est « poilu » (comme dirait un ami), je gomme peu, et j’ai besoin de plusieurs essais avant de parvenir à trouver le trait exact... Ce qui fait que je réalise mes dessins en trois étapes : je commence par poser la silhouette au crayon de couleur, je passe ensuite au crayon graphite pour poser les détails, et je résupère enfin la forme définitive au stylo à bille noir (étape essentielle !).

Une fois mon croquis repassé au stylo noir (l’encre de chine, ou un stylo feutre font aussi bien l’affaire), je peux enfin allumer mon portable. Je travaille sous Linux, mais les logiciels que je vais utiliser existent aussi sous Windows et sont, qui plus est, libres (gratuits).

Sous linux j’utilise Kooka (kde) qui remplace avantageusement l’interface Twain de Windows pour scanner (ceci dit, une photo numérique peu marcher aussi). Si vous utilisez un bureau Gnome, vous pouvez passer par GIMP par exemple... croquis03.png

Scannez en mode couleur (document couleur) et passez la résolution à 300dpi. Enregistrez ensuite l’image au format png, tiff, xcf ou eps, mais surtout pas en jpeg qui créerait une perte de qualité considérable.

Lancez alors GIMP, le fameux logiciel libre de retouche d’image, et ouvrez votre image... croquis04.jpg

Si votre image n’est pas dans le bon sens, allez dans Image > Transformer > rotation... (choir le sens de la rotation... ici c’est 90° antihoraire)

Si les contours de votre dessin ne ressortent pas suffisament, allez dans Calque > Couleurs > Niveaux et jouez avec les petites flèches pour ajuster correctement votre image. Sur le croquis que j’utilise en exemple, je n’ai toutefois pas eu à passer par cette étape.

Allez alors de nouveau dans le menu Image, et dans Mode > Couleurs indexées croquis05.png

Choisir la palette « noir & blanc (1-bit) ». Dans le menu déroulant Tramage, sélectionnez « Aucun ». De cette façon, vous devriez voir disparaître la plupart des traits parasites de votre croquis. croquis06.png

Vous n’êtes toutefois pas encore au bout de vos peines. Ici par exemple, on peut voir beaucoup de « bruit » sur notre dessin. Il serait possible d’utiliser alors les filtres du type Générique > Éroder pour supprimer ces bruits, mais je préfère faire le travail « à la main », avec ma souris et l’outil gomme (Shift-E). Si vous effacez un mauvais trait, il vous est possible de revenir en arrière grâce au raccourci clavier Ctrl-z.

L’un des atouts de GIMP sur son concurrent potoshop est justement ce que la plupart des débutants lui reprochent : sa gestion particulière des fenêtres. Ainsi, pour vous faciliter le travail, il est possible de passer l’image en mode « plein écran » avec la touche f11 (j’ai pas testé sous Windows).

Après avoir joué quelques minutes avec l’outil gomme, voilà mon dessin devenu quelque peu plus propre. croquis07.png

Inutile toutefois de trop s’attarder sur cette étape et de chercher à avoir un trait très propre : cela est de toute façon quasiment impossible, puisque nous ne travaillons qu’avoir du noir et du blanc sans nuances de gris, votre image gardera forcément un aspect « pixelisé ».

Lorsque vous estimé avoir fini votre « gommage », sauvegardez votre image (j’utilise alors le format gif ou png, ici encore évitez le jpeg, même si votre image est lourde).

La prochaine étape consiste enfin à convertir votre image bitmap en image vectorielle...

Sous linux :

Il existe sous linux/kde un outil vraiment puissant pour convertir une image bitmap et image vectorielle : potrace (et son interface graphique potracegui). C’est ce programme que nous avons utilisé, même si la version avec interface graphique n’est pas exempte de bogues. Il suffit de lancer le programme, et de choisir le format de sortie. Je privilégie le svg, mais de nombreux autres formats sont accessibles. L’aperçu n’est pas disponible avec le svg, mais peu importe, on peut avoir confiance, le résultat final déçois rarement.

Sous Linux & Windows :

Une autre solution consiste à ouvrir Inkscape, le logiciel phare du tracé vectoriel sous GNU Linux, d’importer son image png/gif et de la convertir en vectoriel en allant dans : Path > Trace Bitmap (Chemin > Tracer le bitmap). Vous avez alors tout un choix d’options disponibles, mais vous devriez pouvoir vous en sortir, l’aperçu étant ici disponible...

Je préfère passer par potrace car la conversion se fait beaucoup plus rapidement et semble faire moins souffrir mon petit processur adoré...

Et voilà enfin le résultat final (que vous pourrez remodiffier à votre guise avec GIMP) :

croquis02.jpg